Au printemps dernier, le légendaire curateur indépendant new-yorkais Bob Nickas organisait l’exposition collective « The Painter of Modern Life » à Anton Kern Gallery, à New York, en y invitant un seul artiste français : Nicolas Roggy. L’exposition était une sorte de riposte à « The Forever Now », un état des lieux de la peinture proposée par le MoMA, qui privilégiait la capacité de la pratique picturale à signifier les mutations du monde. Nickas, au contraire, est l’un des meilleurs avocats d’une peinture abstraite engageant ses propres moyens (surface, couleur, matériau, geste) dans un rapport impur avec les codes visuels qui nous entourent. Réinventer un langage, en somme, plutôt que courir derrière le fil ininterrompu d’actualité de sujets à peindre. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise que la galerie où expose Nicolas Roggy, Triple V, soit dirigée par Vincent Pécoil, critique d’art très influent dans le…
Nicolas Roggy : l’inutilité viscérale
Nicolas Roggy a participé au Salon de Montrouge en 2010. En employant des gestes de destruction et des matériaux empruntés à la construction, il bâtit l’actualité d’une peinture abstraite impure, avec des tableaux-masques, des récits de couleurs, de la géométrie artisanale et des peaux monstrueuses. Il expose actuellement à la Galerie Triple V à Paris.