Le marché a gardé la tête froide mercredi soir à New York. La dispersion de la première et plus importante partie de la collection A. Alfred Taubman chez Sotheby’s (lire Le Quotidien de l’Art du 2 novembre) n’a guère fait d’étincelles. En dépit du marketing monstre – soirée en smoking, catalogue luxueux, scénographie spéciale – mise en place par l’auctioneer, et malgré les prouesses du commissaire-priseur Oliver Barker pour susciter des enchères, l’ambiance était atone. Les deux tiers des 77 lots d’art impressionniste, moderne et contemporain réunis par l’ancien chairman et propriétaire de Sotheby’s (à partir de 1983) n’ont souvent rencontré qu’une seule offre. Avec une pointe de cruauté, le New York Times a relevé que l’auctioneer a prononcé 16 fois le montant de 11,5 millions de dollars pour un nu en train de se peigner de Degas, avant de ravaler le lot. De très nombreuses œuvres, y compris parmi les plus attendues, se sont vendues sous l’estimation basse, tel le portrait de Dora Maar par Picasso intitulé Femme assise sur une chaise (20 millions de dollars…
Pas d’emballement pour la première vente de la collection Alfred Taubman
Malgré quelques succès, la première vente de la collection de l’ancien patron de Sotheby’s n’a pas remporté le triomphe escompté. Ces résultats décevants révèlent un hiatus entre les dérives financières des garanties et la valeur intrinsèque des œuvres.