Ai Weiwei inspire le respect : comme scrutateur infatigable des bouleversements sociaux et urbanistiques en Chine ; comme militant et grain de sable dans la grande broyeuse d’individualités de la politique chinoise ; mais, comme artiste ? La réponse est plus nuancée.
L’agitateur chinois a brouillé son image en mettant en scène sa dissidence à coup d’interviews maîtrisées de bout en bout et d’un usage bien rodé d’Internet. Au point de susciter le soupçon aussi bien sur son talent que sur son éthique. L’observateur des mutations urbaines ne se doutait-il pas que le grand chantier olympique, pour lequel il a accepté d’être le conseiller artistique, précipiterait la destruction des vieux quartiers de Pékin ? À cette ambiguïté s’ajoutent des pièces platement racoleuses comme ce doigt d’honneur…