Dans l’atelier bien entretenu, peu de chose a changé depuis la disparition de Pol Bury en 2005. Dans le grand jardin, des mobiles rouges jettent des notes de couleur sur les frondaisons, le bruissement de l’eau s’échappant de façon aléatoire d’une fontaine de métal invitant à la méditation. Les bâtiments abritent un petit musée à travers des pièces importantes, toujours en mouvement plusieurs dizaines d’années après leur création. En décembre, Christie’s en dispersera à Paris une grande partie, un événement tant par la provenance que du fait de la rareté des pièces sur le marché. Commémorant la disparition de l’artiste voici dix ans, la vente permettra aussi de faire un peu de place pour louer les lieux, l’été, à des professeurs et artistes étrangers, confie Velma Bury, sa veuve d’origine américaine. Cette maison des Yvelines, non loin de Mantes-la-Jolie, est sur la route de la Normandie.
Le choix de cette demeure campagnarde isolée dotée de nombreux bâtiments ne doit rien au hasard. Il fallait une tranquillité absolue pour faire fonctionner des machines dans les vastes ateliers où Pascal Gillard, le fidèle assistant, chaudronnier de formation, restaure toujours des pièces pour des collectionneurs. Après 35 ans de compagnonnage avec Pol Bury, l’homme connaît tous les ressorts de l’œuvre, au sens propre comme au figuré. « On cherchait ensemble pour réaliser les prototypes. Les systèmes marchent toujours bien, fiables car simples de fonctionnement », explique-t-il. Pour créer ces pièces ludiques et jubilatoires, animées de mouvements erratiques et déconcertants, il a fallu inventer des mécanismes d’aimants, de cannes et de fils de nylon entraînés par des…