New York, janvier 1964. Le mouvement afro-américain des droits civiques s’intensifie, la guerre de Vietnam s’enlise et Andy Warhol, sacré pape du pop art annonce officiellement qu’il abandonne la peinture. Tournant le dos au monde aseptisé des galeries et des musées, il inaugure la Factory au 5e étage d’un immeuble de la 47e rue. Une fabrique aux portes grandes ouvertes – l’Open House chantée par Lou Reed et John Cale dans leur album en hommage à Andy Warhol « Songs for Drella » –, et ses anonymes et célébrités qui se bousculent autour du canapé défoncé trouvé dans la rue. Dans cet atelier, transposable en plateau de tournage, night-club ou salle de concerts et de projection, tous les arts se mêlent sans aucune hiérarchie.
Bien avant la Factory, le Black Mountain College, une université de Caroline du Nord, dispensait un enseignement issu du Bauhaus et fondé sur le décloisonnement des pratiques artistiques. C’est là, qu’en 1952, Robert…