Le tribunal de grande instance de Nanterre vient de rendre une ordonnance de référé dans l’affaire opposant l’artiste Rancillac et la Patinoire royale, à Bruxelles. En juin dernier, l’artiste était intervenu dans une exposition où plusieurs de ses œuvres étaient accrochées (lire Le Quotidien de l’Art du 11 juin 2015). Après avoir contesté l’authenticité de deux d’entre elles, il avait tagué sur l’une la phrase « ceci est un faux ». Après ce geste, l’artiste avait alors été longuement interrogé par la police belge. Selon le marchand Thierry Salvador, qui avait fourni une grande partie des tableaux, dont ceux incriminés, Rancillac n’aurait pas supporté de voir accrochées des toiles qui avaient appartenu à son ancienne compagne. L’artiste avait été plus loin, affirmant alors sur sa page Facebook que ces œuvres, Mes Chéries je ne vous oublie pas (2007) et Hommage à Picasso (2003), étaient des faux. Thierry Salvador l’avait alors assigné en diffamation, demandant 10 000 euros pour préjudice envers La Patinoire royale, plus 5 000 euros pour son directeur, Constantin Chariot, sans compter plusieurs milliers d’euros pour restaurer les œuvres, mais aussi une demande d’expertise. Bernard Rancillac, lui, avait soutenu l’irrecevabilité de la demande, estimant que La Patinoire royale ne démontrait pas la propriété des toiles. Le tribunal a rejeté cette demande d’irrecevabilité, estimant notamment que la propriété n’était pas contestable. Il a aussi jugé que l’action en diffamation n’a pas respecté la loi du 29 juillet 1881, et déclare donc nulle cette assignation. Chacune des parties assumera ses propres frais.