La quinzaine d’artistes et d’artisans d’art installés dans des locaux à prix modérés à Fréjus, dans le Var, pourrait bientôt se voir contraint de recevoir à titre gratuit des enfants scolarisés en maternelle et école élémentaire, a évoqué la municipalité FN lors du conseil municipal du 21 juillet. Dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires, cette annonce intervient alors que la convention d’occupation municipale pour les artistes qui prévoit un loyer mensuel de 2,50 euros le mètre carré, est arrivée à échéance le 30 juin. « La ville finance en grande partie le loyer d’un certain nombre de ces dames et messieurs […] Il y a un minimum de retour […]. Le débat va s’arrêter ici : soit cela se passe bien et tout le monde est d’accord pour participer, soit je mets un terme à cette histoire où l’on paye des loyers à tout le monde », a expliqué haut et fort le sénateur-maire Front national de la Ville, David Rachline. Côté artiste, l’heure est à l’incompréhension. « La municipalité a décidé de nous faire travailler à l’œil. Ils veulent qu’on garde les enfants gratuitement ! », s’insurge Olivier Isselin, photographe qui envisage désormais de déménager. Et de poursuivre : « le problème est que nous ne sommes pas formés à l’accueil d’enfants aussi petits. Comment s’engager de la sorte alors que nous devons souvent nous absenter pour participer à des expositions ou tout simplement faire notre travail ? ». Un autre point d’achoppement est soulevé par Emmanuel Bonnemain, avocat au barreau de Draguignan. « Il est prévu que les enfants soient accueillis dans les locaux des artistes. Mais qui va payer l’assurance et le matériel que les scolaires vont bien devoir utiliser ? », s’enquiert le juriste. Par ailleurs, avec la fuite potentielle de ses artistes, Fréjus met en danger son label Ville d’art et d’histoire obtenu grâce au circuit des métiers d’art.