On l’attendait avec impatience, presque gourmandise, cette exposition « Patrice Chéreau. Un musée imaginaire » à la Collection Lambert à Avignon. Quoi de plus logique qu’Avignon qui fut la scène ultime du metteur en scène et comédien surdoué, décédé en 2013 ? Quoi de plus merveilleux que l’écrin de la Collection Lambert ? Dans le catalogue, Éric Mézil, directeur du lieu, rappelle la genèse de cet ambitieux projet, la brève rencontre des Titans à la Villa Médicis à Rome en 2007 scellant un respect mutuel, le coup de fil pressant du scénographe Richard Peduzzi en 2014 exhortant à réaliser une exposition hommage, la complicité avec Nathalie Léger, directrice de l’IMEC, dépositaire des archives de Chéreau.
L’exposition a surmonté un écueil de taille : on peut sans peine la visiter sans être familier du metteur en scène. Ponctué d’images d’archives, de notes et de documents, le parcours détaille en de copieuses vitrines la carrière de Chéreau, de ses bouillonnantes années au lycée Louis-le-Grand, où naît sa passion pour les planches, aux belles heures du Théâtre (et de l’école) des Amandiers, des influences cardinales de…