Comment restituer le portrait psychique d’une ville gigogne, double et trouble, européenne et latino, familière et secrète, si peu « exotique » ? Le pari d’Albertine de Galbert et Paula Aisemberg, commissaires de « My Buenos Aires » à la Maison rouge, à Paris, est une vraie gageure. Hormis un tronc commun littéraire - les artistes ont quasi tous biberonné aux écrits de Borges et Cortázar -, la scène porteña est esthétiquement mélangée. Si mixte qu’elle accueille volontiers les galéjades pop. Voire combine les deux tropes conceptuels et kitsch au sein d’une même œuvre. Il en va ainsi d’un des maîtres à penser de la scène argentine, le grand León Ferrari. Connu pour ses calligraphies cryptées, il a tout autant réalisé des sculptures irrévérencieuses, dynamitant l’Église avec ses détournements d’ex-voto…
Buenos Aires, la ville des errances à la Maison rouge
Malgré la présence d’œuvres fortes, l’exposition « My Buenos Aires » à la Maison rouge, à Paris, s'égare dans les dédales de l’inconscient porteño, perdant le visiteur au passage.