Au projet herméneutique, Fabrice Hyber, fidèle à sa méthode poétique et à sa manière efficace, répond par une donnée quantitative : le titre de l’exposition, « 2 716,43795 m2 », annonce la surface de cimaises à recouvrir. Un jeu d’enfant ! Car ces kilomètres de peintures (rarement ou jamais montrées, issues en majorité de collections privées) ne représentent que dix pour cent de la production de l’œuvre du cinquantenaire. L’exposition se déroule dans une énumération strictement chronologique, à lire en longeant les murs dans une procession au départ d’un frontispice qui émet l’hypothèse d’une transformation de la masse de la terre en un fil d’une égale densité « = 5 410 000 000 000 000 000 000 km ». Le calcul astronomique griffonné par la main de l’artiste voudrait-il commenter l’ambition de ce qui suit, où le fil tiré de la pelote planétaire aligne les tableaux collés les uns aux autres à…
Fabrice Hyber : peinture et poésie globale
De l’œuvre protéiforme, prolifique, prométhéenne, ne montrer que la peinture. Soit donner la parole au médium le plus traditionnel au sein de cette entreprise de dépassement qu’est l’art de Fabrice Hyber. Tel est le pari de Noëlle Tissier, directrice du Centre régionale d’art contemporain (Crac) Languedoc-Roussillon, et de son invité Bernard Marcadé, commissaire de cette monographie sur toile.