Dans l’entre-deux-guerres, Cabbé « Petit Cap » était quasiment vierge de constructions. Quand elle découvre ce petit paradis sauvage à l’entrée du Cap Martin, Eileen Gray tombe sous son charme. Elle va choisir d’y édifier sa première œuvre architecturale. Après avoir conquis Paris avec ses meubles en laque, la reine de l’Art déco se convertit au fonctionnalisme. En autodidacte, elle s’associe avec son ami l’architecte Jean Badovici - ils ne sont pas en couple, contrairement à ce qu’affirme de façon un peu hâtive la brochure éditée pour la visite des lieux - pour concevoir une demeure commune. Avec un zeste d’esprit surréaliste, ils la baptisent « E-1027 » : E pour Eileen, 10 pour le J de Jean, 2 pour le B de Badovici et 7 pour le G de Gray. De 1923 à 1929, date de la fondation de l’Union des artistes modernes (UAM), le bâtiment voit le jour. Les habitants de la région vont la surnommer simplement « la Villa blanche ».
Aujourd’hui, après des années d’attente et d’incertitudes (lire page suivante), la belle endormie se réveille. Jusqu’au 2 novembre, les lieux sont ouverts à la visite, sur réservation et par petits groupes, en raison de leur fragilité, accentuée par l’action saline de la mer à proximité immédiate. Ensuite, ils…