Natacha Wolinski_Votre exposition tourne beaucoup autour de la figure du mannequin, qu’il soit de chair ou de plastique. Trois séries reviennent sur ce thème. Pourquoi cette fascination ?
Valérie Belin_Le mannequin est en effet un thème central, sans doute parce qu’il met en jeu une double interrogation : la question du vivant et du non vivant, et celle non moins prégnante du stéréotype. Dans mes photos, les mannequins vivants ont l’air de plastique et les mannequins de plastique ont l’air animés. Il y a un paradoxe de la représentation qui suscite en permanence le doute. On peut parler à cet égard d’« inquiétante étrangeté », pour reprendre la formule de Freud.
Depuis trente ans, en effet, vos œuvres jouent du principe d’incertitude, entre le réel et le factice, entre l’original et la copie. La…