« Je n’ai pas une pensée linéaire », prévient l’artiste sud-africaine Marlene Dumas dans le catalogue de l’exposition que lui consacre la Fondation Beyeler à Riehen. L’historien Matthias Winzen renchérit : « Même après avoir trié les feuilles et carnets d’esquisses de Marlene Dumas chronologiquement, il est impossible de signifier un début ». Aussi, l’exposition ne s’ouvre-t-elle pas d’emblée avec les œuvres les plus anciennes, mais sur l’image d’une fillette nue au visage buté, peinture au poing. L’âge est tendre, mais la volonté explosive. Incarnation de l’artiste qui, en 1993, écrit : « je peins parce que je suis une femme » ? Oui et non, car l’enfant représenté est sa propre fille. Chez Marlene Dumas, les images sont à double fond, et ne signifient pas toujours ce que l’on croit.
Disons que l'artiste a d’abord tourné…