Il en faut peu pour que les zélotes montent au créneau contre l’intervention de l’art contemporain dans le vénérable domaine de Versailles. Avant même de l’avoir vue, les grognards ont été piqués au vif par la proposition cette année de l’artiste britannique d’origine indienne Anish Kapoor. Il a suffi de deux métaphores sexuelles explicitées par l’artiste dans une interview au JDD pour que le branle-bas de combat commence sur les sites extrémistes.
Si le travail de Kapoor est si percutant, c’est qu’il est circonstancié. Il est ainsi intervenu dans la salle du Jeu de Paume où a été scellé le serment éponyme le 20 juin 1789, prélude à l’État moderne mais aussi fourrier de la Terreur. L’artiste y a réactivé la pièce Shooting the Corner déjà présentée à la Royal Academy of Arts à Londres en 2009 : un canon projetant des boules de graisses qui rappellent…