Une première liste rouge d’urgence des biens culturels irakiens avait été publiée par l’ICOM en 2003 après l’invasion américaine du pays. Douze ans plus tard, ce sont les États-Unis eux-mêmes qui en financent la réactualisation, au regard des dernières atteintes au patrimoine culturel perpétrées par l’État islamique. Les reliefs vandalisés à coup de marteau-piqueur sur le site de Nimrud ont par exemple été ajoutés, tant le risque d’en voir des fragments apparaître sur le marché de l’art est grand. Avec Daesh, est né un vandalisme d’un nouveau genre. Contrairement aux talibans qui ont dynamité les Bouddha de Bamiyan en 2001 par idéologie, Daesh ne s’arrête pas à l’anéantissement des symboles d’un passé préislamique considéré comme son ennemi. Ses visées sont également économiques. Le commerce des biens archéologiques participe du financement de son armement. « Le trafic des biens culturels est devenu une arme de guerre », s’est insurgé Irina Bokova, directrice de l’Unesco lundi soir au musée du Louvre, à Paris, lors de la présentation de la liste rouge. La lutte contre ces dégradations n’est donc plus seulement d’ordre éthique, mais elle relève aussi d’un enjeu de sécurité. C’est en ce sens que pour la première fois l’Organisation des Nations Unies a voté en février une résolution,…
L’ICOM dévoile sa liste rouge d’urgence des antiquités irakiennes en péril
Face aux atteintes au patrimoine perpétrées au Moyen-Orient depuis l’offensive de l’État islamique, le Conseil international des musées (ICOM) a dévoilé officiellement lundi 1er juin sa liste rouge d’urgence des biens culturels irakiens susceptibles de faire l’objet de vols et de pillages. Outil pour lutter contre le trafic de biens sortis illégalement de leur territoire, cette initiative se résume pourtant à un instrument sans envergure.