Roxana Azimi_Comment est né ce projet vertigineux ?
John Akomfrah_J’ai toujours voulu faire quelque chose autour de Moby Dick. Ce qui m’a poussé à faire ce projet, c’est que la question de la migration ne s’arrête jamais. Je suis même fasciné par le degré de récurrence. La noyade des migrants est une forme persistante. La mer est un bon alibi, elle couvre les quatre cinquièmes de notre planète et les corps peuvent aisément disparaître. Le hère dans sa pirogue n’en est qu’une version. Combien d’autres versions peut-on trouver ? Toutes ces narrations n’ont pas forcément à faire sens les unes avec les autres. Elles sont comme des locataires vivant sous le même toit. J’ai eu en tête une dizaine de…