Le Quotidien de l'Art

NEWSHA TAVAKOLIAN, photographe « Je m’autocensure, c’est la seule façon pour survivre en Iran »

NEWSHA TAVAKOLIAN, photographe
« Je m’autocensure, c’est la seule façon pour survivre en Iran »
Newsha Tavakolian. Photo : Roxana Azimi.

La 5e lauréate du Prix Carmignac du photojournalisme, l’Iranienne Newsha Tavakolian, expose à la chapelle des Beaux-Arts à Paris, sous le commissariat d’Émeric Glayse. Après un bras de fer avec le mécène, la jeune femme a pu maintenir son projet réalisé à partir du concept de l’album de famille.

Roxana Azimi_Pourquoi avez-vous finalement décidé de garder le prix après la violente controverse qui vous a opposé l’an dernier à Édouard Carmignac, que vous jugiez interventionniste ?

Newsha Tavakolian_Mon but était de garder le titre de mon projet. Quand la Fondation m’a dit « essayons de trouver une solution », cela m’a encouragé à rester. Ils ont finalement accepté le titre et je suis revenue. J’ai été dans une situation très difficile. En Iran, on a voulu m’utiliser à des fins de propagande. On m’a encensé parce que, soi-disant, je bataillais contre l’Occident. Le gouvernement a proposé de me donner l’argent que j’avais décliné. La presse conservatrice disait que j’avais refusé 15 000 euros quand des cinéastes iraniens qui livrent une mauvaise image du pays acceptent des prix. Tout cela a été très compliqué à vivre. Je ne voulais pas être instrumentalisée. Pendant deux mois, j’ai éteint mon portable. Je suis une photographe indépendante. Je n’allais accepter aucune de ces offres.

Quelle image souhaitez-vous donner de l’Iran à travers…

NEWSHA TAVAKOLIAN, photographe
« Je m’autocensure, c’est la seule façon pour survivre en Iran »
NEWSHA TAVAKOLIAN, photographe
« Je m’autocensure, c’est la seule façon pour survivre en Iran »

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Article issu de l'édition N°834