Ne vous fiez pas au titre « All the World's Futures ». Les lendemains selon Okwui Enwezor ne chantent pas. L'avenir, comme le présent, est noir, incertain, vacillant comme les éclairages de Philippe Parreno qui reviennent en ponctuation dans l'Arsenal. À peine offrent-ils un semblant de lumière qu'on se retrouve replongé dans une opacité, mieux une complexité. Le ton est donné dès l'entrée du Pavillon central dans les Giardini : « Fine », crient à l'infini les oeuvres de Fabio Mauri, chroniqueur désenchanté de l'Italie fascisante. Plus loin, Adrian Piper répète sur un tableau noir ce mantra déprimant : tout vous sera retiré. À l'Arsenal, point de cri comme entrée en matière, mais au contraire un silence, celui assourdissant des instruments désespérément muets de Terry Adkins. L'accrochage tendu qu'a conçu Okwui Enwezor alterne entre formes construites et fragiles, passe de la complexité de l'installation de Lili…
L'avenir noir selon Okwui Enwezor à la Biennale de Venise
Avec beaucoup de brio et un accrochage au cordeau, l'exposition « All the World's Futures » conçue par Okwui Enwezor, commissaire artistique de la Biennale de Venise 2015, offre une vision noire de notre monde.