Ce sont les révolutionnaires qui, les premiers, remirent en question la dévotion de Nicolas Poussin. Le peintre fut célébré au lendemain de la Révolution française comme un artiste érudit, renouvelant la peinture par le truchement de la référence à l'Antique et la débarrassant du même coup des oripeaux de la religion. L'historiographie du XXe siècle suivra cette voie jusqu'au débat historique de 1994 entre Jacques Thuillier, partisan du scepticisme de Poussin envers le catholicisme, et Marc Fumaroli, convaincu de la piété du peintre. C'est en référence à ce débat que les commissaires de la présente exposition au musée du Louvre l'intitulèrent « Poussin et Dieu », reprenant le titre de l'essai de Jacques Thuillier. Si les termes du débat sont inchangés, la réponse formulée aujourd'hui est radicalement différente.
Au fil d'une scénographie grandiose, magnifiant les…