Il aura fallu à la conservatrice Marie-Laure Bernadac de la ténacité pour proposer sans relâche depuis dix ans une exposition autour de la figure complexe de Michel Leiris à des institutions qui lui feront la sourde oreille : le Quai Branly qui voudra bien du volet arts primitifs mais sans le compagnonnage des peintres ; le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía à Madrid, qui aurait bien accepté si un musée français avait pris la peine de la coproduire, et, enfin, le Centre Pompidou à Paris, trop affairé avec les blockbusters pour doper l'audimat. Il aura fallu le courage de Laurent Le Bon, précédent patron du Centre Pompidou-Metz, pour accepter un tel projet intellectuellement stimulant mais dont le succès public reste hypothétique.
Le résultat est à la hauteur de l'ambition : aussi époustouflant dans sa recherche - près de 350 objets exposés - que limpide dans le parcours qui mêle écrits et manuscrits aux tableaux d'artistes que Leiris a côtoyés. Pas…