À l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Manon Recordon commence à associer des images, celles qui retiennent son attention et son souffle dans les livres d'histoire de l'art. Elle les rephotographie pour composer de petites Mnémosynes warburgiennes disposées dans des vitrines (Documents I et II, 2009). C'est à cette époque qu'elle entame une secrète campagne photographique dans les rues de Paris, pour collecter les apparitions de statues et autres visages de pierre que l'on ne regarde plus pendant qu'elles, voient tout. Car cette lectrice de Mérimée et des poètes symbolistes du XIXe siècle, qui, ce n'est pas un hasard, a grandi près d'un site gallo-romain, n'a pas cessé de croire que les statues sont vivantes. Puis elle s'est mise à les filmer, dans leur éveil éternel, parmi les paysages…
Manon Recordon : « Les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer »
Manon Recordon a participé au Salon de Montrouge en 2010.
Le montage est chez elle une méthode de dissection et de révélation du présent devant nos yeux, grands fermés. Cette ancienne pensionnaire de la Villa Medicis à Rome a achevé une résidence sur un site archéologique, dans les monts du Morvan, dont elle restitue ses impressions au musée de Bibracte (invitée par le centre d'art Parc Saint-Léger).