Il est des personnalités rétives, qui se dérobent aux normes qu'elles soient sociales ou artistiques. Tout comme elles ne se plient pas à une carrière linéaire. Carol Rama (née en 1918) est de ces êtres libres, invisibles et décalés qui perturbent tant la bienséance que les chronologies rassurantes. Il serait facile d'expliquer sa singularité à la lumière du trauma : mère internée, père suicidé. Sauf que chez cette Turinoise amie d'un autre créateur hors norme, Carlo Mollino, le pathos se teinte d'ironie. En plein fascisme, elle produira des oeuvres outrageusement sexuées, presque masculines dans leur crudité. Le corps y est désirant mais non désirable, mutant et malade, triomphant et ricanant. Il bande et défèque, mêle la luxure à la souillure, est arme et terrain d'expérimentation. En…
Carol Rama, libre et singulière
Le musée d'art moderne de la Ville de Paris célèbre l'oeuvre de Carol Rama, longtemps perçue comme une « anomalie » du monde de l'art. À découvrir.