« Privilégier le derrière » : c'est elle qui l'a dit. Loin de toute bienséance, voilà peut-être la meilleure façon d'introduire le travail de Jeanne Moynot, qui s'expose sur un poster, de dos, nue sous des collants transparents et soutien-gorge léopard, occupée à poncer une planche. Entourée d'images de fauves - qui eux nous font bien face -, l'artiste s'offre telle la figure baroque de l'intercesseur permettant au regard de circuler dans la composition [Sans titre (vue d'atelier), 2010]. Ainsi cette prérogative postérieure est-elle à entendre comme l'autorisation pour le spectateur à entrer littéralement dans l'oeuvre, entre théâtre de fête foraine et installation DIY [Do it yourself], photographie…
Jeanne Moynot : « Privilégier le derrière »
Diplômée de la Villa Arson et des beaux-arts de Nantes, Jeanne Moynot a participé au 56e Salon de Montrouge en 2011. Elle y présentait, entre autres, une vidéo d'une fête d'une heure organisée sous un chapiteau dépliable installé par ses soins sur la plaine de Plainpalais à Genève. Tous les ressorts d'une boum réussie y étaient condensés : hôte saoule avant tout le monde, inconnus qui s'incrustent… Ni véritable performance ni installation relationnelle, son travail ne cesse de renverser l'ordre établi.