Un grand cratère de sable dans un jardin zen. Cette oeuvre du Japonais Taro Shinoda pourrait résumer la dernière cuvée de la Biennale de Sharjah, intitulée « The past, the present, the possible » et conçue par Eungie Joo [par ailleurs directrice pour l'art et les programmes culturels à l'Institut Inhotim, au Brésil]. Rarement aura-t-on vu une édition plus atone et paresseuse. La déception est de taille, surtout après le cru magnifique conçu en 2013 par Yuko Hasegawa, dont le fantôme plane encore sur Sharjah.
Les meilleures expositions ont rarement besoin de longues exégèses, de catalogues touffus ou de cartels débordants : leurs articulations sont limpides, leur argumentation, sans être cousue de fil blanc, est éloquente. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette édition de la Biennale de Sharjah n'est pas tombée dans la rhétorique abusive. Le propos de la…