Avant de dessiner, Aloïse Corbaz écrivait. La graphie avait beau être fine et lisible, le style, lui, était emballé. En témoigne une lettre enflammée qu'elle avait adressée en 1917 à l'Empereur Guillaume II dont elle était tombée amoureuse. Platoniquement, comme vraisemblablement le reste de ses amours, réels ou chimériques. Sans doute Aloïse aurait-elle peaufiné ce style si on lui en avait laissé le loisir. Sans doute même n'aurait-elle jamais dessiné si elle n'avait été internée en 1920, cinquante ans durant, à l'asile de la Rosière, près de Lausanne (Suisse). Pendant ces décennies de confinement, elle produira l'une des oeuvres les plus singulières du XXe siècle. Un monde gourmand et festif, d'aucuns diraient matissien, porté par ses amours…
ALOÏSE CORBAZ EN CONSTELLATION LaM, Villeneuve d'Ascq — Jusqu'au 10 mai Le monde gourmand et festif d'Aloïse Corbaz au LaM
Le LaM, à Villeneuve d'Ascq, consacre une magnifique exposition à Aloïse Corbaz (1886-1964), l'une des figures de proue de l'art brut.