Adrien Guillet, cet exégète de la religion du capitalisme (qu'avait prédite Walter Benjamin), cet iconologue de l'insigne publicitaire (dans les pas de Roland Barthes), cet étymologiste du slogan, disons cet archéologue spécialiste des goodies et produits marketing, est en priorité fasciné par les pionniers du branding, comme on nomme la discipline appliquée à la gestion de l'image de marque des entreprises. À l'exemple du constructeur automobile français porté par un élan impérialiste, ou de la firme qui lança la bière Bass décorée d'un des premiers logos de l'histoire - un triangle rouge -, seraient-ils les auteurs des idées révolutionnaires qui ont abouti au cauchemar consumériste et instauré l'empire de la confusion (entre la promesse publicitaire et les bienfaits du…
Adrien Guillet : Vernacular goodies
Adrien Guillet a participé au salon de Montrouge en 2014. Après un séjour à Los Angeles où il digère les héritages de l'art conceptuel et s'abreuve de la manière californienne de pratiquer l'art de la seconde main, il suit l'enseignement de Lili Reynaud-Dewar à la Head à Genève. L'artiste né en 1986 retient déjà l'attention de Marc-Olivier Wahler, Mathieu Mercier ou Bruno Peinado qui l'invitent dans plusieurs expositions. Lauréat d'une bourse de la DRAC Bretagne, il se concentre actuellement sur un ambitieux projet d'exhumation du mythe de Citracit, un paradis touristique africain imaginé par André Citroën dans les années 1920, dont l'échec fut totalement effacé par l'histoire.