Vingt-cinq ans après sa dégradation accidentelle, Shining Forth (to George), de Barnett Newman (1905-1970), sort enfin des ateliers de restauration du Centre Pompidou, à Paris. La toile a été souillée en juin 1990 par un jet d'huile provenant d'un engin de manutention des salles d'exposition du musée national d'art moderne. Sept coulures brunes de part et d'autre des bandes peintes en noir dégradèrent la monochromie claire du fond de l'oeuvre. Après une consultation internationale, des études et analyses furent menées dans la décennie qui suivit par des laboratoires français et étrangers. Mais, le protocole de restauration qui en découla ne fut pas satisfaisant. À cela, s'ajouta une altération naturelle de l'oeuvre due à l'emploi par l'artiste d'un encollage vinylique instable à la lumière. Ce n'est qu'à partir de 2010 que reprirent les travaux de restauration, profitant des avancées technologiques et du progrès des connaissances sur les matières synthétiques. « Les oeuvres d'art moderne et contemporain sont un défi pour les restaurateurs. La diversité des techniques, la multiplicité des matériaux, souvent nouveaux, employés par les artistes, nous pousse à explorer, à innover, à inventer », a commenté Alain Seban, président du Centre Pompidou. Cette restauration en 2014 a été réalisée grâce au soutien de la Galerie Gradiva (Paris).
Ayant retrouvé son éclat originel, l'oeuvre sera exposée au public à partir du 27 mai dans une salle consacrée à Barnett Newman au sein de la nouvelle présentation des collections modernes.