En se dotant de grandes infrastructures muséales, et en soutenant de nombreuses initiatives privées et étrangères, la République de Singapour se lance dans une vaste stratégie de développement artistique. Dès lors, l'écart est vertigineux entre la quantité de moyens mis en oeuvre et la qualité de l'offre culturelle, dont cette Art Week donnait un aperçu. Souvent l'architecture du musée subjugue, comme cette fleur de lotus qui abrite le musée des arts et des sciences (signé Moshe Safdie), mais la visite est en retrait. Le même décalage s'observe à l'école Lassalle, qui, dans ses tours de verre biseautées, forme en trois ans plasticiens, designers, danseurs ou musiciens. Les travaux visibles pendant les festivités sont loin des standards d'une école supérieure d'art, alors même que les diplômes sont ici validés par le Goldsmiths College de Londres. Le soir de la rencontre avec Gilbert & George organisée par la Galerie Arndt (Berlin, Singapour), l'auditorium de 500 places n'avait jamais connu une telle foule.
La ville, qui est déjà dotée d'un musée d'histoire, d'un musée d'art contemporain (Singapore Art Museum) et, depuis deux ans, d'un centre d'art contemporain, inaugurera fin 2015 sa National Gallery dans un bâtiment colonial restauré, dont les dimensions seront…