Roxana Azimi_Après la tragédie de Charlie Hebdo, où douze personnes ont trouvé la mort, on se demande s'il est encore possible de rire de tout, sans risque d'autocensure ?
Arnaud Labelle-Rojoux_La fonction de l'art, et encore plus de la caricature, c'est d'être un révélateur du refoulé culturel, social, idéologique. Ce sont des loupes grossissantes et des miroirs déformants aussi. La caricature, c'est une charge. Je me rappelle à quel point Hara-Kiri était important pour moi sur la question du mauvais goût notamment. Il y avait d'un côté la contre-culture américaine, Robert Crumb, et de l'autre le Professeur Choron, le côté franchouillard avec les ambiguïtés que cela véhicule. Les tabous se déplacent aussi selon les époques. Dans les années 1960, avec la guerre d'Algérie, la décolonisation, c'était difficile d'avoir une position antimilitariste, de s'attaquer à de Gaulle, à la grandeur nationale, à l'armée.
Votre oeuvre…