Alors que les spoliations nazies, qui ont touché toute l'Europe, continuent d'être au centre de l'actualité, l'exposition de la Cité Miroir se penche sur un autre chapitre de la stratégie autoritaire du IIIe Reich : les confiscations légales d'oeuvres dans les musées allemands. On estime à environ 16 000 à 20 000 le nombre d'oeuvres d'art saisies dans les institutions d'outre-Rhin, pour cause de non-conformité avec l'idéal esthétique nazi. Sous les qualificatifs les plus suggestifs, tels que « horreur de l'art », « déchéance de l'art », « art qui n'émane pas de notre âme », « bolchévisme culturel » et, le plus connu, « art dégénéré », la peinture moderne fut mise au ban de l'Allemagne dès 1933, pour aboutir en mars 1939 à un autodafé de 5 000 oeuvres dans une caserne berlinoise. Mais, très vite, face aux besoins grandissant pour financer l'effort de…
Les paradoxes artistiques du IIIe Reich
L'université de Liège s'empare d'un sujet souvent tabou dans les musées : la politique culturelle du régime nazi. En organisant à la Cité Miroir une exposition intitulée « L'art dégénéré selon Hitler : la vente de Lucerne, 1939 », la manifestation propose, à partir
de cette dispersion, une réflexion sur la naissance de la notion d'art dégénéré et sur les paradoxes de la politique culturelle nazie.