Jusqu'à présent, la Biennale de Shanghai, initiée en 1996, ne figurait pas sur la feuille de route des grands curateurs et directeurs de musées internationaux. On les comprend : les premières éditions étaient dominées par une scène locale encore balbutiante. L'année 2000 a certes marqué un tournant sous le commissariat de Hou Hanru avec l'introduction d'artistes étrangers. Mais les éditions suivantes n'ont pas transformé l'essai. Grevées par un manque de charpente conceptuelle, elles étaient dominées par des installations aussi grandiloquentes que creuses. Cette dixième édition, dont le commissariat a été confié au commissaire allemand Anselm Franke, opère une révolution copernicienne. Rigoureux, limite rigoriste, sérieux pour ne pas dire austère, l'accrochage se dérobe au spectaculaire. Un peu trop peut-être : à mettre nos neurones en alerte, il en oublie nos sens. Il y manque un principe de plaisir, une légèreté pourtant appréciable quand le visiteur doit arpenter les 15 000 m2 de salles d'exposition de la Power Station of Art, un centre d'art public qui abrite depuis deux ans la manifestation. Mais qu'importe : la liste bâtie en à peine six mois tient la rampe, bien que le propos tende à…
La Biennale de Shanghai gagne enfin en qualité
La Biennale de Shanghai fait un saut qualitatif sous le commissariat de l'Allemand Anselm Franke. Un artiste de Hongkong a toutefois été frappé par la censure.