Quand on lui demande ce qu'il fait, Antonio Contador prononce ce qu'il aime, et cela parle toujours du langage, ses formes excessives et ses formes brèves. Il aime la voix nue des auteurs et la voix unie des choeurs - qu'il fait chanter dans ses tragédies minimales. Il aime les oxymores. Il aime la poésie qui surgit des failles de la traduction, les confessions en filigranes des listes de courses. Il aime le discours intérieur, la discussion et la communion : ce moment de partage des affects au cours d'un rituel oral, qui, au fond, pourrait bien définir tout ce que fait Contador tant, avec lui, il paraît naturel de relier le traitement de la langue à la sociologie pour aboutir à une…
Antonio Contador : d'un souffle sans fin
Antonio Contador a participé au Salon de Montrouge en 2012. Depuis, il a signé plusieurs performances ou pièces de théâtre, seul ou en collaboration. Mais l'artiste, littérateur, sociologue de formation, signe aussi des installations, organise des expositions, mène de longs entretiens radiophoniques compilés sous le titre « flamme parpaing », autant d'activités exercées en un seul souffle et sans destinée hormis celle de ne « jamais finir », sauf à respecter les échéances universitaires : cet hyperactif vient d'achever une thèse en esthétique sur « l'attente » comme forme de disponibilité de l'être.