Si, comme artiste ou presque, mes premiers pas furent de regarder le monde à travers le dépoli quadrillé d'une chambre photographique, si je dessine aujourd'hui mes peintures sur papier millimétré pour garder cette surface structurante, je me suis toujours pris à rêver de traverser les miroirs.
En parcourant le monde à la recherche de ce qui manque, j'ai toujours rêvé de passer d'une rive à l'autre, de faire des allers-retours, de me mettre à la place des autres, de déplacer les perspectives, pour voir, mais aussi comprendre comment cela pourrait être autrement ou en être autrement. Avocat du diable comme on dit, non, avocat de personne ou de tous.
Ce qui m'a conduit à me plaire avec mes étudiants aux Beaux-Arts de Paris, briguer la direction de l'école, puis, en poussant le vice, à devenir professeur exclusivement de peinture à l'Akademie de Munich, moi si peu peintre ou au contraire le peintre sans peinture. Mais c'est une autre histoire.
Ce faisant, il m'a toujours semblé indispensable de remettre l'artiste au…