Elle ne dessine jamais mais détoure sur Photoshop des images trouvées sur Internet. Sa palette lui paraît la plus juste quand elle ressemble à un système RVB. Ses couleurs ne montent pas en jus mais s'appliquent en couches uniformes. Si Piero della Francesca voyait ses perspectives, il se retournerait dans sa tombe. Son « Grand Tour », elle l'a fait le long des stations balnéaires décaties, aux abords des mini-golfs en faillite ou dans les jardinets des zones pavillonnaires. C'est de ces paysages fabriqués pour les besoins de l'enchantement qu'Amélie Bertrand tire ses motifs…
Amélie Bertrand : “Trap-paintings”
Amélie Bertrand peint. Elle peint lentement, avec une rigueur égale à sa désinvolture. Elle peint dans son studio, en haut de la tour du 6-B à Saint-Denis, comme dans l'atelier d'un maître de la Renaissance, en écoutant à fond les claviers monophoniques de Zombie Zombie. Après avoir exposé au Salon de Montrouge en 2009, elle présente ses trois dernières toiles sur le stand de la galerie Semiose à (OFF)ICIELLE. Et c'est au Collège de France qu'elle parlera de sa peinture le 31 octobre dans un colloque organisé par la chaire de métaphysique et philosophie de la connaissance : « c'est pas mortel ? ».