Le LaM à Villeneuve d'Ascq, avec l'exposition l'« Autre de l'art », sort l'autre de sa dimension d'étrangeté et explore les artistes singuliers, de l'époque de William Hogarth à Théo.
L'altérité ? Voilà bien un sujet prompt à susciter des frissons d'inquiétude par temps de repli identitaire, communautaire ou confessionnel. C'est pourtant vers « L'Autre » - et son corollaire, l'Ailleurs - que la modernité a guigné pour pallier l'épuisement des formes, réactiver le sens de l'art, se régénérer. Au tournant du XXe siècle, cette quête d'altérité s'était exprimée par un soudain intérêt pour le tribal, l'enfant, le fou, « l'authentique ». Paul Gauguin l'écrivait : « Pour faire neuf, il faut remonter aux sources, à l'humanité en enfance ». Dans Au pays des Tarahumaras, le poète Antonin Artaud ne cachait pas son admiration pour ces Indiens qui « ont su conserver la force de gravitation naturelle des premiers hommes ».
Cette altérité qui infiltre et bouleverse les pratiques artistiques est au coeur de la remarquable exposition « L'Autre de l'art », organisée par le LaM à Villeneuve-d'Ascq et doublée d'un passionnant catalogue. Le propos ? « Retourner cette notion…