Cela pourrait ressembler à Ibiza ou à la Costa del Sol espagnole : des rivieras hérissées de grands ensembles pour modestes loisirs, paysages bétonnés pour le tourisme de masse. Si l'île de Lanzarote, perle des Canaries, a échappé à ce carnage, c'est par la grâce d'un seul homme : César Manrique, natif de cette île superbement volcanique et artiste tout terrain. Né en 1919, mort en 1992, ce peintre vaillant s'est d'abord fait remarquer à l'étranger, exposant à la Biennale de Venise en 1955 et 1960, mais aussi à La Havane ou au Guggenheim Museum de New York, ville où il s'installe dans les années 1960. Mais ce n'est guère pour ses abstractions informelles, proches de celles de Tàpies, que Manrique restera dans…