Le Luxembourg a inauguré, cette semaine, un port franc ultra-sécurisé qui devrait accueillir d'ici une quinzaine de jours vins précieux, montres et oeuvres d'art. Explications.
Un nouveau bunker de luxe vient de voir le jour au Luxembourg. Après deux ans de travaux, pour un coût d'environ 60 millions d'euros, « le » Freeport Luxembourg - c'est son nom franco-anglais - a été inauguré en grande pompe mercredi soir par le grand-duc Henri de Luxembourg. À ses côtés se tenait le principal promoteur des lieux, Yves Bouvier, spécialiste de la logistique à la tête de la société Natural Le Coultre et actionnaire aux deux tiers du nouveau port franc. La présence du souverain constitutionnel auprès d'un investisseur privé ne doit rien au hasard : Yves Bouvier a obtenu que le gouvernement luxembourgeois lui loue le terrain jouxtant l'aéroport, où se dressent les quatre étages du Freeport. L'État escompte bien percevoir de substantielles taxes sur les activités du nouveau lieu, et dynamiser économiquement la place du Luxembourg, recentrée sur les activités européennes et la finance depuis le déclin de la sidérurgie à la fin des trente glorieuses. Cette création pourrait doper le marché de l'art local, sans comparaison avec celui de Genève. « Pour une grande galerie internationale, il ne deviendra pas inimaginable d'avoir une succursale au Luxembourg », espère Alex Reding (Nosbaum Reding), l'un des rares galeristes de la capitale du Grand-Duché.
Pour l'heure, les locaux ressemblent à une belle coquille vide un peu froide, en attendant les oeuvres. Une grande composition murale du street artist portugais Vhils, représenté par la galerie Magda Danysz (Paris-Shanghai), vient réchauffer l'immense salle…