Le musée de l'histoire de l'immigration de la Porte Dorée, à Paris, inaugure le nouvel accrochage de sa galerie permanente, dans une muséographie enrichie. À cette occasion, Benjamin Stora, nouveau président de l'Établissement public du Palais de la Porte Dorée, revient sur cette année 2014 charnière pour l'institution, après l'ouverture de la galerie des dons en avril. Il présente également ses projets pour l'établissement.
S. H. Pourquoi avoir refondu le parcours des collections permanentes du musée de l'histoire de l'immigration ?
B. S. Il fallait surtout enrichir la chronologie présentée, avec de nouvelles dates, et faire davantage de place aux soldats coloniaux des deux guerres mondiales, donner une vision plus importante de la Guerre d'Algérie. Sur le plan thématique général, il fallait aussi accueillir de nouveaux acteurs, de nouveaux objets, de nouveaux documents (le costume de la danseuse du cabaret oriental, les papiers d'identité).
S. H. Votre nomination au mois d'août est-elle un signe d'apaisement vis-à-vis de la communauté des historiens, après les débats idéologiques qui ont pollué la naissance de ce musée et ont provoqué le départ de nombreux historiens du conseil d'administration ?
B. S. Oui, en effet, ces débats ont donné une image négative de cette…