Après une longue éclipse, Niki de Saint Phalle (1930-2002) bénéficie d'une remarquable exposition au Grand Palais.
Il est des expositions dont le visiteur sort décillé, déniaisé, mais non repu. La magnifique rétrospective de Niki de Saint Phalle orchestrée par Camille Morineau au Grand Palais, à Paris, est de celles-là. Non seulement l'oeuvre de cette artiste singulière apparaît sous l'éclairage qu'il mérite, mais au terme d'un parcours pourtant dense de quelque 200 oeuvres, on en redemanderait presque. C'est sans doute à l'appétit qu'il aiguise qu'on reconnaît la qualité de l'accrochage, servi une fois n'est pas coutume par une scénographie ad hoc. Le pari n'était pas gagné. Nombre d'expositions tentant de réhabiliter des figures du Nouveau Réalisme se sont soldées par des rendez-vous manqués. Dernière en date, la morne rétrospective Arman organisée en 2010 au Centre Pompidou, dénuée de tout parti pris curatorial, égrenant sans distinguo oeuvres cardinales et sculptures de second rang. Ici, c'est tout le contraire. Camille Morineau et la Niki Charitable Art Foundation ont opéré un tri sélectif. Pas question de laisser filtrer les pièces décoratives que Niki de Saint Phalle a produites pendant vingt ans pour…