À l'occasion de la Biennale des Antiquaires (lire notre supplément spécial à paraître aujourd'hui), nous avons interrogé David Caméo, ancien président de la Cité de la céramique à Sèvres et actuel directeur général des Arts décoratifs, et Olivier Gabet, directeur des musées des Arts décoratifs, sur les orientations et attentes du musée ainsi que sur la place des arts décoratifs dans la politique culturelle.
R. A. Une nouvelle ministre de la Culture, Fleur Pellerin, a pris ses fonctions fin août. Quelles sont vos attentes ?
D. C. J'aimerais que tout ce qui est en faveur des publics, de la sensibilisation, soit une priorité. Ça l'est pour nous. Nous n'avons pas tous les outils qu'il nous faut pour conforter le public que nous avons déjà et celui que nous aimerions faire venir. L'origine de la maison, c'était de montrer des savoir-faire, l'excellence des métiers. Tout le fil de la collection tourne autour de ces problématiques. Un nouveau gouvernement pourrait apporter un plan de développement des outils numériques. Un plan d'éducation artistique passe aussi par ça. La spécificité des Arts déco, c'est que cela repose sur un socle élargi, avec deux établissements d'enseignement dont un de pratiques amateurs, avec la volonté de se développer dans une autre ville en Seine-Saint-Denis. Nous avons besoin de moyens renforcés, d'une enveloppe d'environ 400 000 euros, qui pourrait venir d'un soutien public-privé. La deuxième priorité, c'est la circulation des oeuvres, monter des expositions clés en main pour promouvoir notre collection. Nous voudrions que le Quai d'Orsay et l'Institut français nous accompagnent. Cette circulation nous permettrait d'avoir des fonds pour restaurer les collections. Nous n'avons pas de crédit propre pour cela. Nous avons demandé une subvention de 500 000 euros pour 2015 pour restaurer les collections.
O. G. J'aimerais que la ministre prenne conscience du monde culturel tel qu'il est et tel qu'il évolue. Un bon ministre ne doit pas avoir peur de s'entourer de présidents d'établissement forts. Ce qui m'a frappé en quatorze ans,…