Collectionneur au long cours, Michel Fedoroff nous a quittés le 2 août des suites d'une longue maladie. À l'étiquette de collectionneur, ce résident monégasque préférait celle d'amateur. C'est bien en amateur éclairé qu'il a construit dans sa bergerie à Bargemon, dans le Var, des « cabanes » pour accueillir une partie de sa collection d'art contemporain, des pavillons sur mesure pour valoriser le travail des artistes. Direct, généreux et sans chichi, ce self-made-man, ancien patron de la firme Mood Music, fuyait les mondanités. En revanche, il aimait conduire ses invités d'une cabane à une autre au gré des chemins caillouteux, attiser leur curiosité en racontant des instants de vie, la petite histoire derrière chaque pièce. Ce qu'il aimait par-dessus tout ? Soutenir les très jeunes artistes comme Vivien Roubaud, ou Florian Pugnaire et David Raffini. Il n'hésitait pas à produire des pièces d'une taille qui effaroucherait un amateur traditionnel. « Quand j'achetais César ou Arman, ça ne changeait pas leur vie, nous a-t-il un jour confié. Les jeunes, quand je les produis, ça change tout pour eux ». Pour qu'ils puissent créer en toute tranquillité, il leur offrait aussi l'usage d'un atelier à Bargemon. Il faisait mieux que ça : il les rassurait, leur prodiguait des conseils. Sa disparition laisse un grand vide