Se pourrait-il que Buenos Aires n'existât point, ainsi que Marcel Duchamp l'affirma jadis ? La concordance des temps aujourd'hui bien malmenée pourrait bien définitivement voler en éclats dans l'exposition de David Lamelas au FRAC Lorraine, à Metz. « Mon cher Marcel Duchamp, Buenos Aires existe, Amicalement. Signé : David Lamelas. 12 mars 2011 ». Cette lettre ouvre l'exposition par une fracture dans le temps que le reste du parcours n'aura de cesse de démultiplier. Car comment imaginer que le destinataire du courrier en prendra jamais connaissance, sauf à considérer avec son auteur que le temps est matière subjective, autrement dit qu'il n'existe pas ? Ni le temps, ni les lieux d'ailleurs : « Paris n'existe pas » et « Buenos Aires n'existe pas » se répondent en deux plaques de rues présentées de part et d'autre du tapuscrit, quitte pour l'artiste à contredire la réponse…