Bleu outremer, bleu de Prusse, bleu de Sèvres, bleu persan, bleu de Delft... À elles seules, les appellations des nuances du bleu invitent au voyage. C'est sur cette dimension métaphysique du bleu que se construit la première exposition d'envergure du musée de la céramique Adrien Dubouché, à Limoges, depuis sa réouverture en 2012. Compris comme un pont d'échange entre Orient et Occident, le bleu est analysé tant dans sa composition - les voies d'approvisionnement des matières premières, indigo, lapis-lazuli ou cobalt, se superposent en partie aux routes de la soie, ou du commerce intercontinentale de la Compagnie des Indes -, que dans sa symbolique ou son histoire. Ainsi sont confrontés un vase français orné d'une vague indigo, qui ne cache en rien sa dette à l'art nippon, et une estampe japonaise d'Utagawa dont le même bleu est qualifié de « bleu de Perse ». La section dédiée au triomphe du « bleu et blanc » met en avant des…