L'artiste d'origine coréenne Lee Ufan est l'invité du domaine de Versailles dans le cadre de son programme d'art contemporain. Il a installé dix sculptures dans les jardins, sans forfanterie aucune, avec une justesse rarement atteinte par ses prédécesseurs. Rencontre.
R. A. Comment s'est faite votre invitation à intervenir à Versailles ?
L. U. La galerie Kamel Mennour a commencé à m'en parler l'an dernier. Je me suis dit : « oui, pourquoi pas ». J'avais vu ce qu'avait fait Giuseppe Penone, un ami de longue date.
R. A. Ce lieu chargé de multiples strates d'histoire vous a-t-il inquiété, intimidé ?
L. U. Je me demandais comment j'allais approcher ce lieu. J'avais vu les expositions de Koons et Murakami et je m'étais dit que si j'avais été à leur place, j'aurais fait autrement.
R. A. Comment ?
L. U. Certains artistes caricaturaient le lieu, d'autres faisaient ce qu'ils voulaient…