La cour d'appel de Paris a annulé le 27 mai une sentence arbitrale de 1995 qui privait la Fondation Vasarely, à Aix-en-Provence, de 400 oeuvres données par l'artiste Victor Vasarely, en autorisant la Fondation à s'acquitter de ses dettes vis-à-vis des héritiers (soit un quart des 900 millions de francs légués par l'artiste à la fondation) par la donation d'oeuvres inaliénables. Cette décision vient clore près de 20 ans plus tard le litige entre la fondation, alors dirigée par Michèle Taburno, épouse en seconde noce de Jean-Pierre Vasarely, fils de l'artiste, et les héritiers Vasarely. « Il s'agit d'une fausse action en justice privée, explique Pierre Vasarely, fils de Jean-Pierre et actuel président de la fondation. Nous étions face à un montage juridique consistant en un accord qui prévoyait le retour des oeuvres aux héritiers dont le droit était aux mains de Michèle Taburno ». Aujourd'hui, le tribunal parisien reconnaît que la décision de 1995 était « un simulacre mis en place par les héritiers Vasarhelyi [leur vrai nom] pour favoriser leurs intérêts au détriment de la fondation ». Pierre Vasarely, désigné par la justice en 2007 comme unique détenteur du droit moral de l'oeuvre et légataire universel, déclare dans un communiqué que « l'heure est maintenant à la restitution des oeuvres qu'appelle la courageuse, lucide et douloureuse décision qui rend justice. Restitution pour rétablir ce que la cupidité et les intérêts égoïstes ont ravi à la Fondation, aujourd'hui classée Monument Historique, et à l'idéal du plasticien français d'origine hongroise (Pécs 1906 - Paris 1997) ». Cet épilogue dans l'affaire Vasarely fait suite à la décision du tribunal de grande Instance de Paris, fin mars, d'ordonner le retour de 200 oeuvres emportées aux États-Unis par Michèle Taburno après le décès de son époux en 2002.