Vendredi dernier, Arles avait un accent traînant plus que chantant, une arrière note… suisse. Le ban et l'arrière-ban des institutions helvètes avaient fait le voyage pour un tir groupé : l'inauguration de la Fondation Vincent van Gogh Arles dirigée par Bice Curiger, ancienne conservatrice à la Kunsthaus de Zürich, et la pose de la première pierre du Campus Luma présidé par la collectionneuse d'origine bâloise Maja Hoffmann, propriétaire de trois hôtels et d'un restaurant à Arles. Le maire communiste de la ville, Hervé Schiavetti, est d'ailleurs le premier à applaudir des deux mains à cette « hoffmannisation » de sa commune.
Les deux projets ont beau être financés et présidés par Maja Hoffmann, ils se révèlent différents. Le premier manque de pertinence et de charpente, bien que cogité de longue date, dès 1983, par Yolande Clergue, et porté par des personnes de qualité comme Luc Hoffmann (dont la famille a déboursé 12 millions d'euros dans la Fondation Vincent van Gogh Arles). La fondation est installée dans l'ancien hôtel Léautaud de Donines, un bâtiment composite parfaitement réaménagé par l'agence d'architecture Fluor, avec le soutien de l'architecte Jean-François Bodin. Fonder une…