Il faut ici faire un sort à un lieu commun, souvent entendu : « entre nous, pas de contrat, la confiance ». Le contrat existe, qu'il soit oral ou écrit. Dès que l'on achète une baguette, on passe un contrat. La difficulté, quand le contrat est oral, est de prouver ce qu'il contient. En l'espèce, sur quelles oeuvres porte-t-il ? Qu'ont convenu les parties pour le prix de vente, quelle est la clé de répartition du prix, quelles sont les modalités de règlement, quelle est l'étendue territoriale du contrat, comment y mettre fin, etc… Toutes choses dont on conviendra qu'elles sont, dans toutes relations entre artiste ou galerie, importantes et déterminantes. Certes, la preuve du contrat et de son contenu peut, lorsqu'il n'est pas écrit et signé des deux parties, se faire par tout moyen, échanges de mails entre les parties, factures, bons de commande, ou témoignages. Mais on conviendra qu'il y a plus simple que de devoir ainsi reconstituer, comme un détective, ce qu'ont voulu les parties.
L'avantage que le contrat soit écrit est d'éviter les incertitudes majeures quant à son contenu. Le but d'un contrat est de consolider la confiance, en précisant ce que chacun attend, et ce que chacun ne veut pas. Un contrat se rédige ou se lit, se modifie et se discute avant signature. Il s'améliore et devient comme un vêtement sur mesure, parfaitement confortable et adapté à une situation. Il doit être clair et compréhensible. Alors il permet…