George Brandy, le ministre des arts australien, a menacé de supprimer les subventions accordées par le gouvernement à la Biennale de Sydney après le retrait de la société Transfield Services Ltd de la liste de ses sponsors. Certains artistes avaient menacé de boycotter l'événement, refusant de s'associer, même indirectement, à cette société chargée par le gouvernement du service de sécurité et de santé de centres de détention de demandeurs d'asile, très critiqués par une partie de la population (lire Le Quotidien de l'Art du 10 mars). Le ministre a adressé une lettre au président de l'Australia Council for the Arts, Rupert Myer, pour demander des sanctions à l'égard des organisations culturelles qui refusent le financement de sociétés privées pour des « motifs déraisonnables ». Cette lettre, dont The Australian a pu obtenir une copie, souligne notamment les difficultés budgétaires rencontrées par l'Australia Council. Des difficultés qui, selon George Brandy, rendent l'attitude du conseil d'administration de la biennale d'autant plus injustifiable. « Vous comprenez aisément, écrit le ministre, que les contribuables puissent se dire : “Si la Biennale de Sydney n'a pas besoin de l'argent de Transfield, pourquoi viendrait-on nous réclamer le nôtre ?” ». L'accord de financement sur trois ans signé par l'Australia Council et la Biennale de Sydney arrive à son terme l'année prochaine. Le ministre menace d'intervenir si l'Australia Council ne prend pas les mesures qui s'imposent.