Au total, la dispersion de la collection du marchand et expert Félix Marcilhac a rapporté 24,7 millions d'euros (est. 8,2-11,7 millions d'euros) les 11 et 12 mars. Au cours de cette vente en trois sessions, d'environ 300 lots, 21 records ont été décrochés. Le plus spectaculaire est celui pour un cabinet de gypse par Jean-Michel Frank, acquis 3,7 millions d'euros. « Toute la profession est ravie de ces résultats qui montrent qu'il y a des acheteurs qui ne sont pas que des investisseurs car à ces sommets de prix, il sera impossible de revendre au double rapidement. Il y a donc une vague d'amateurs pour l'Art déco », jugeait un marchand parisien. Ce dernier trouvait néanmoins les prix obtenus exagérés pour certaines pièces de second ordre. À titre d'exemple, un ensemble de sièges d'après Boris Lacroix, réalisés en 1985 (!), est parti à 42 000 euros au marteau, cinq fois l'estimation haute. La fille de Félix Marcilhac, Amélie, a acquis un casier à courrier réalisé pour Jacques Doucet pour 40 000 euros au marteau. Ce résultat est toutefois loin de celui obtenu par la collection Dray vendue 59,7 millions d'euros chez Christie's à Paris en 2006, record pour une vente d'Art déco si l'on exclut celle, plus hétérogène, de la collection Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. « L'alliance entre Sotheby's et Artcurial s'est révélée efficace et judicieuse pour assurer le succès de cette vente, qui est une reconnaissance de l'oeil de Félix Marcilhac y compris pour l'Art nouveau », nous a confié François Tajan.