En ce jour d'inauguration du Carnaval de Rio, alors que l'ancienne capitale du Brésil est livrée, depuis plusieurs jours déjà, sous une chaleur suffocante, à l'irrépressible ferveur populaire d'un Carnaval des rues récemment ressuscité, l'atmosphère est toute à la consommation de l'instant aussi festif qu'alcoolisé. C'est dans ce contexte de transe collective, qui incite au travestissement, à la confusion sociale et à la licence érotique, que plusieurs institutions cariocas proposent une autre forme de (dé)-construction collective passant par un travail de mémoire. En commençant par un sujet qui reste tabou au Brésil, celui de l'esclavage. « Une grange érigée pour les esclaves il y a plus de cent années dans une fazenda du Minas Gerais a été reconstruite dans la Casa França-Brasil, à Rio, un centre culturel qui fut jadis un…